Halle Puget encore évacuée

Halle Puget encore évacuée

30-03-2019

Pour la deuxième fois en un mois, les demandeurs d’asile qui dorment à la halle Puget, en face de la PADA, la Plateforme pour les demandeurs d’asile, ont été évacués par la Police. Non seulement désobéissent à la loi en ne les hébergeant pas, mais de plus, ils les chassent d’un semblant d’abri et mettent leurs affaires à la benne.
C’est illégal, ignoble et inhumain. Les responsables de ces actes ne devraient-ils pas être assignés au pénal pour non assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d’autrui ?

Coup de Karcher contre les baluchons des migrants de la halle Puget

   Paru dans La Marseillaise, le 29 mars 2019, par  David Coquille

Des militants se sont opposés mercredi matin à l’enlèvement des couvertures et matelas des demandeurs d’asile qui campent le soir sous la halle Puget.

Des militants du Collectif Migrants 13 / El Mamba ont tenté hier matin de s’opposer pacifiquement à l’évacuation par la voirie métropolitaine des matelas, couvertures et sacs de couchage d’une quinzaine de demandeurs d’asile qui campent sous la halle Puget. « C’est le souk tous les matins, faut les voir, c’est des clodos ! », braille un chef d’équipe de la voirie face aux militants. Depuis lundi, les camions bennes de la Métropole tournent pour déblayer, karchériser. « Nous dénonçons ce nettoyage agressif depuis lundi », explique un membre du collectif.

« Ils l’ont déjà fait le 22 janvier et le 14 février. Et ça ne règle rien du tout, car il y a toujours un manque criant d’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile. La solution est politique. Ils ne veulent même pas installer des sanisettes en arguant que cela créerait un appel d’air. » Le message du collectif est clair : « Si ces personnes campent dans les conditions indignes sous la halle, c’est parce que les institutions compétentes pour leur hébergement, l’État, ne remplissent pas leurs obligations légales. » Il dénonce des « mauvais traitements infligés par les institutions locales. » Un des migrants épuisé par sa condition et les nuits passées dehors, pleure à chaudes larmes. « Quelle misère, quelle misère ! Nous, il faut qu’on nous aide. Je suis jeune, j’ai de l’avenir. »

La situation a placé les agents de la voirie dans un grand embarras. Cri de conscience, l’un d’eux s’est même révolté d’avoir à retirer les maigres effets personnels de gens aussi démunis. « La vérité, vous n’avez pas de cœur. C’est inhumain de faire ça. Mettez-moi un rapport si vous voulez ! », a-t-il lancé à son chef qui lui demandait d’emporter les matelas d’infortune.

Source: http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/75665-coup-de-karcher-contre-les-baluchons-des-migrants-de-la-halle-puget