Fin de l’évacuation de la tour H du Parc Kallisté

Fin de l’évacuation de la tour H du Parc Kallisté

13-02-2018

Lundi matin 12 février, la fin de l’évacuation de la tour H a été effective. Nous étions plusieurs personnes du Réseau et de La France Insoumise. Une forte représentation de la Préfecture, de Région et de Police était également présente, avec, notamment, Madame la Préfète à l’égalité des chances.

La présence de plus de 100 gendarmes et policiers harnachés et armés comme des « robotcops » n’était pas du tout adaptée à ce type d’action. Elle ne pouvait qu’effrayer et risquait de déclencher des actions violentes. Elle a été justifiée par la peur que suscitaient « les migrants et les associations ».

Mais il faut reconnaître qu’aucun contrôle d’identité, ni arrestation n’ont eu lieu, que ce soit au pied de l’immeuble ou au gymnase. Là, des solutions sont cherchées pour les 65 personnes amenées par les travailleurs sociaux de Sara Logisol. Toutes celles qui hésitaient à partir dans les bus le matin, pouvaient s’y rendre dans l’après-midi  une bonne dizaine de personnes ont finalement décidé d’y être accéder. Elles seront provisoirement hébergées, jusqu’à la décision prise par la Préfecture concernant leur situation administrative, sachant que beaucoup sont en procédure Dublin, orientation qui doit être proposée avant la fin de cette semaine.

Nous avions organisés, le samedi matin précédent, une réunion d’information qui a réuni 45 personnes, essentiellement des jeunes hommes et quelques couples. Nous leur avons expliqué ce qui allait se passer en fonction de leur situation administrative.

Le bâtiment H n’est maintenant plus accessible, des équipes sans doute mandatées par Marseille Habitat, ont cassé les escaliers pour empêcher l’accès aux étages, et coupé l’eau et l’électricité.

Pour la suite, nous allons essayer de suivre les personnes qui le souhaitent, surtout celles qui sont dans les situations les plus difficiles.

Voici le récit d’un militant du réseau Hospitalité  qui était sur place lundi matin : 

Grosse opération de com de la part de la préf. Mais sans l'œil vigilant des militants (Réseau Hospitalité et FI, dont l'attachée parlementaire de JLM Lise Maillard) plus la presse, tous là avant 6h30.

Une évacuation inhabituelle.

Il fait encore nuit. Des ombres furtives, chargées de bagages s'évanouissent. Ce sont les gens qui n'ont pas intérêt à risquer un contrôle.

Il se dit qu'un résident, présent depuis longtemps, veut se jeter dans le vide plutôt que de partir.

Au bout d'une heure sont arrivés 3 agents de sécurité et 3 civils: l'équipe de la com de la préfecture!

Suivent les "ouvriers" chargés d'ouvrir les lieux, et ...environ 150 gendarmes, suréquipés. Il s'agit d'une opération humanitaire me confie un responsable de la police, il n'y aura pas d'arrestation. La préfète à l'égalité des chances, que connaît bien Lise, est là aussi (elle restera jusqu'à 11h), et le préfet de police.

L'évacuation se fait dans le calme, sans violence.  Les travailleurs sociaux de Sara Logisol (briefés tôt ce matin), aident, orientent. 2 très jeunes enfants et leurs parents sont emmenés en minibus.

Puis un bus de la RTP emporte lui  62 migrants vers le gymnase mitoyen du collège Rimbaud (où j'ai travaillé 35 ans et où Sébastien, le chauffeur de Lise a été élève). Un local chauffé, où une collation est offerte aux migrants, dûment enregistrés.

D'ici vendredi, ils auront tous été ventilés vers des solutions d'hébergement plus "normales". Pour combien de temps?

Drôle d'ambiance, consensuelle et inquiète. Mais au moins, d'avoir été là dans les jours qui ont précédé (tribunal, information), les migrants ns ont repérés et ne ns confondent pas avec les pouvoirs publics. Et puis, prévenus, ils ont pu, un peu, s'organiser. Et d'être là a pu aussi tempérer toute forme de velléités brutales de la part des forces de l'ordre. Alors... L'administration n'aurait-elle pas se laisser s'installer depuis quelques mois cette situation, on n'en serait pas là. Prise de conscience? Hum....